mercredi 5 mars 2014

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Tous les matins, je lis mon journal. C'est "Le Télégramme" de la veille, mon mari ayant la primeur des nouvelles fraîches. Depuis samedi cependant, je suis en vacances, et j'ai la chance de pouvoir lire le journal du jour.

J'adore mon journal. Et les pages qui ont ma faveur sont celles de l'horoscope quotidien (celui du Télégramme est effrayant, il ME PARLE tous les jours, c'est un contact quasi-mystique, j'ai même pensé à le découper et le coller dans mon journal intime), ou la page avec l'article "de société"/de jardinage/en langue bretonne (rayer la mention inutile en fonction des jours).

Hier, cette fameuse double page parlait de l'envie qui habite la plupart de nos contemporains, et que selon une étude américaine (attention là je fais fonctionner ma mémoire) la fréquentation assidue des réseaux sociaux et des blogs aurait tendance à accentuer ce défaut et le sentiment de dépréciation de nous-même. La conclusion de ladite étude recommandait alors de cesser ce surf attentatoire et de se consacrer à des activités de solidarité afin de recouvrer estime de soi, empathie et recul.

ECHO. ECHO. ECHO. ECHO. ECHO. ECHO...

Aujourd'hui, mon journal me rappelle que c'est le Mercredi des Cendres*. Et que de nouvelles habitudes de pénitence viennent se greffer aux habituels sevrages, régimes, promesses de frugalité ou d'enfants sages qui jalonnent ces quarante jours depuis des siècles.

On va s'éloigner des écrans pendant le Carême.

Je ne vais pas rentrer dans les détails de ma pratique religieuse aujourd'hui, même si le blog est un espace de relâche d'intimité, faut quand même pas déconner non plus. Mais le Carême, tout comme l'Avent, sont des périodes assez importantes pour moi. Ce sont des moments d'introspection particuliers, où j'essaie de me décentrer pour changer de regard sur l'autre et sur la société, et pour tenter de donner le meilleur de moi-même à mes proches. Ce sont également des moments où la question de ma consommation se pose avec encore davantage d'acuité, et où je médite sur la consommatrice que je suis devenue. Bien. Ceci étant dit

quarante jours sans connexion.

...

Non, pas quarante jours sans connexion. D'abord parce que j'adore venir ici, et puis aussi parce que j'adore Instagram, les photos sont super chouettes, et ça me plait de faire défiler tous ces petits instantanés de ma vie.

Ce sera donc quarante jours sans aller voir ailleurs. Et quarante jours pendant lesquels je vais tenter de donner de mon temps à la Vraie Vie : mon foyer, ma famille, mes amis, les gens avec qui je travaille. Je vais consacrer un créneau (et UN SEUL) dans ma journée devant l'écran de mon ordinateur, et laisser mon Iphone dans mon sac lorsque je rentre à la maison.

N'empêche. Je me demande si cela va vraiment faire de moi quelqu'un de différent. Vais-je parvenir à me satisfaire de mon quotidien? Parviendrais-je à ne pas aller m'abreuver aux récits et aux images de la vie parfaitement cadrée/éclairée des autres?

C'est quand même dingue, cette histoire...

Xoxo.

*Petit rappel, pour les Catholiques, le Mercredi des Cendres, lendemain du Mardi Gras, est un jour de pénitence qui marque le début du Carême.

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